Le texte d’Aurélie Romanacce
"La caverne du langage ou le dessin comme territoire chez Anaïs Lelièvre”
Le dessin chez Anaïs Lelièvre se fait multiple, obsessionnel, langage agrandi d'un phonème répété, il balbutie, bégaie, sous les éans répétés de la photocopieuse pour atteindre l'immensément grand ou l'infiniment petit. Monade en bataille, le dessin se déploie, craque, se diffracte pour mieux se saisir des anfractuosités d'une pierre volcanique en Islande, d'un fruit exotique et d'une géode cristalline au Brésil, d'une roche sédimentaire à Sospel ou d'une argile pétrifiée en Suisse.
Le dessin se fait boussole détraquée d'un inconscient affolé qui tantôt affleure, tantôt s'éloigne, sous les strates des impacts du Rotring sur la feuille immaculée, assauts d'une pointe élancée sur le mur pour faire surgir la lumière à partir de l'obscurité. Noircir pour mieux révéler, la pratique du dessin chez Anaïs Lelièvre traque l'incision du trait à partir du motif pour mieux s'en imprégner, au point de vouloir faire corps avec lui et se dissoudre dans la matière.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exposition du 9 novembre au 19 décembre 2018. Galerie G, rdc Complexe Gérard Philippe, rue Charles Sandro -
La vie nomade de l'artiste en résidence autour du monde, de l'Islande à la Chine, en passant par le Brésil, la Roumanie ou la Suisse, la conduit à troquer ses racines pour une simple valise. L'œuvre se fait modulable et transportable, se détache de la surface pour devenir environnement habitable. Le dessin devient topos, et épouse in situ les architectures de carton dans l'installation Cargneule (Sospel), les socles en bois dans Cristal (Recife) et le mobilier dans Stratum. Il envahit l'espace, excroissance à la recherche d'un ancrage pour s'arrimer le temps d'une escale dans le lieu qui lui est offert. A l'encontre d'une approche formaliste, Anaïs Lelièvre glisse des indices au spectateur attentif qui ne craindrait pas de tomber dans l'abîme pour tenter d'en trouver la sortie. Des mots raturés, balafrés, noyés par le dessin, tentent d'apprivoiser cet espace insaisissable que le dessin s'éreinte à faire surgir. Un épuisement sublimé par les volutes tortueuses d'un baroque assoupi que l'artiste vient réveiller par ses architectures complexes au retentissement organique sur les pupilles dessillées du spectateur.
Le dessin, s'il est langage, lumière et volume, se fait aussi matière et céramique. Terre imitant la pierre, les sculptures se mêlent aux fresques dans l'installation Poros et redoublent par leur présence la dimension tactile de la main de l'artiste. Si aucun oiseau n'ira se poser sur les pierres de ces installations, contrairement à la fable de Zeuxis, la perception de l'espace ne s'en trouve pas moins aspirée par les vortex vertigineux de ces collages en noir et blanc. En ého assourdi aux Clocs, cycle de performances itinérant de l'artiste sur le surgissement du corps comme organisme primaire dans l'espace public, les dessins d'Anaïs Lelièvre engagent le corps du spectateur dans la caverne du langage. L'indicible se fait palpable et le mystère de la naissance, faille spatio-
Anaïs Lelièvre, Stratums. Courtesy de l’artiste
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